Qu'est-ce que le bonheur ?

Les sociologues définissent le bonheur comme "le degré auquel une personne évalue positivement la qualité globale de sa vie actuelle. En d'autres termes, dans quelle mesure la personne aime la vie qu'elle mène. Cette définition ne fait toutefois pas la distinction entre la satisfaction profonde et la simple appréciation des conditions extérieures de notre vie.

Qu'en est-il du bonheur simple que nous procure le sourire d'un enfant ou une bonne tasse de thé après une promenade en forêt ? Aussi riches et réconfortants que soient ces aperçus authentiques du bonheur, ils sont trop circonstanciels pour éclairer notre vie dans son ensemble. Le bonheur ne peut se limiter à quelques sensations agréables, à un plaisir intense, à une explosion de joie ou à un sentiment de sérénité fugace, à une journée joyeuse ou à un moment magique qui nous surprend dans le labyrinthe de notre existence. Ces diverses facettes ne suffisent pas à elles seules à construire une image précise de l'épanouissement profond et durable qui caractérise le vrai bonheur. Par bonheur, j'entends ici un sentiment profond d'épanouissement qui découle d'un esprit exceptionnellement sain. Il ne s'agit pas d'une simple sensation agréable, d'une émotion passagère ou d'une humeur, mais d'un état d'être optimal.

Il existe une manière d'être qui sous-tend et imprègne tous les états émotionnels, qui englobe toutes les joies et les peines qui se présentent à nous. Un bonheur si profond que, comme l'a écrit Georges Bernanos, "rien ne peut l'altérer, comme la vaste réserve d'eau calme sous la tempête". Le mot sanskrit pour désigner cet état d'être est sukha.

Sukha est l'état de bien-être durable qui se manifeste lorsque nous nous sommes libérés de la cécité mentale et des émotions affligeantes. C'est aussi la sagesse qui nous permet de voir le monde tel qu'il est, sans voile ni distorsion. C'est enfin la joie d'avancer vers la liberté intérieure et l'amour bienveillant qui rayonne vers les autres.

Le bonheur est aussi une façon d'interpréter le monde, car s'il est difficile de changer le monde, il est toujours possible de changer le regard que l'on porte sur lui.

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