Pourquoi suis-je si violent ?

L'ignorance, dans le lexique bouddhiste, est l'incapacité de reconnaître la véritable nature des choses et la loi de cause à effet qui régit le bonheur et la souffrance. Les partisans de la purification ethnique, par exemple, prétendent vouloir construire le meilleur des mondes possibles, et certains semblent profondément convaincus du bien-fondé de leur abomination. Aussi paradoxal et malsain que cela puisse paraître, ceux qui satisfont leurs pulsions égoïstes en semant la mort et la destruction s'attendent à ce que leurs actes leur apportent une certaine gratification. La malveillance, l'illusion, le mépris et l'arrogance ne peuvent en aucun cas être des moyens d'atteindre le bonheur authentique. Pourtant, même en s'égarant, les personnes cruelles, obsédées, imbues d'elles-mêmes ou vaniteuses poursuivent aveuglément le bonheur tout en ignorant totalement sa véritable nature. De même, une personne qui se suicide pour mettre fin à une angoisse insupportable recherche désespérément le bonheur.

Comment dissiper cette ignorance fondamentale ? Le seul moyen est l'honnêteté et l'introspection sincère. Il y a deux façons d'entreprendre cette introspection : l'analyse et la contemplation. L'analyse consiste en une évaluation franche et systématique de chaque aspect de notre propre souffrance et de celle que nous infligeons aux autres. Elle implique de comprendre quels sont les pensées, les paroles et les actions qui conduisent inévitablement à la douleur et celles qui contribuent au bien-être. Bien sûr, une telle approche exige que nous arrivions d'abord à voir que quelque chose ne va pas dans notre façon d'être et d'agir. Nous devons ensuite ressentir un désir ardent de changer.

L'approche contemplative consiste à s'élever un instant au-dessus du tourbillon de nos pensées et à regarder calmement à l'intérieur, comme dans un paysage intérieur, pour trouver l'incarnation de nos aspirations les plus profondes. Pour certains, il peut s'agir d'une vie vécue intensément à chaque instant, en goûtant aux multiples délices du plaisir. Pour d'autres, il peut s'agir de la réalisation d'objectifs : une famille, la réussite sociale, les loisirs ou, plus modestement, une vie sans souffrances excessives. Mais ces formulations sont incomplètes. Si nous allons encore plus loin en nous-mêmes, nous pouvons découvrir que notre aspiration première, celle qui sous-tend toutes les autres, est celle d'une satisfaction suffisamment puissante pour nourrir notre amour de la vie. Tel est le souhait : "Que chaque instant de ma vie et de la vie des autres soit un moment de sagesse, d'épanouissement et de paix intérieure !

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