Comment tirer le meilleur parti de ma souffrance ?

Si la souffrance n'est jamais souhaitable, cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'en servir, lorsqu'elle est inévitable, pour progresser humainement et spirituellement. La souffrance peut être une leçon extraordinaire, capable de nous faire prendre conscience de la superficialité de beaucoup de nos préoccupations quotidiennes, de notre propre fragilité et, surtout, de ce qui compte vraiment au plus profond de nous.

Après avoir vécu plusieurs mois au bord de la mort dans une douleur atroce, Guy Corneau, psychiatre canadien, a fini par "lâcher prise". Il a cessé de lutter contre une douleur qui ne pouvait être apaisée et s'est ouvert au potentiel de sérénité qui est toujours présent en nous.

"Cette ouverture du cœur n'a fait que s'accentuer dans les jours et les semaines qui ont suivi. J'étais plongé dans une béatitude sans nom. Un vaste feu d'amour brûlait en moi. Il me suffisait de fermer les yeux pour y goûter, longuement et à satiété.... Et puis j'ai compris que l'amour était la trame même de cet univers, l'identité commune de chaque être et de chaque chose. Il n'y avait que l'amour et rien d'autre.... À long terme, la souffrance nous aide à découvrir un monde où il n'y a pas de véritable division entre l'extérieur et l'intérieur, entre le corps et l'esprit, entre moi et les autres"

Nous pouvons apprendre de la souffrance si nous l'utilisons à bon escient. En revanche, s'y résigner par un simple "c'est la vie" revient à renoncer d'emblée à toute possibilité de changement intérieur qui est à la portée de chacun et qui permet d'éviter que la souffrance ne se transforme systématiquement en malheur. Le fait de ne pas être vaincu par des obstacles tels que la maladie, l'animosité, la critique ou la malchance ne signifie nullement que les événements ne nous affectent pas ou que nous avons surmonté ces obstacles pour toujours ; cela signifie seulement qu'ils ne bloquent plus notre progression vers la liberté intérieure. Si nous ne voulons pas être déconcertés par la souffrance et si nous voulons l'utiliser au mieux comme catalyseur, nous ne devons pas laisser l'anxiété et le découragement conquérir notre esprit. Le maître Shantideva, qui date du huitième siècle, écrit : "S'il y a un remède, à quoi sert le mécontentement ? S'il n'y a pas de remède, à quoi sert le mécontentement ?

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